LE BIEN-ETRE AU TRAVAIL EST-IL RENTABLE ?
Venir travailler tous les jours heureux et motivé n'est-il pas notre rêve à tous ? Hé bien faisons savoir aux dirigeants d'entreprise qu'en plus c'est rentable !
Le Dirigeant est le seul décideur pour réaliser ou non dans son entreprise un plan d’actions contre le Risque Psychosocial (RPS). Mais plutôt que d'envisager cette obligation comme une approche négative, il peut tout à fait transformer cette contrainte en opportunité de progrès de productivité pour ses équipes.
Bien que le diagnostic contre les RPS et les actions pour les réduire soient devenus une obligation légale, dans 90 % des cas le dirigeant refuse de les mettre en place car il craint que l'on entre dans une polémique sans fin autour des conditions de vie dans l'entreprise. Si en plus c'est son entreprise, si c'est lui qui l'a créée, il craint naturellement qu'on lui reproche l'éventuel stress vécu par chaque salarié. Il avance alors une objection indiscutable : cette dépense n’est pas prévue au budget.
En effet, nous imaginons aisément que rentrer dans cette démarche d'introspection devienne un puits sans fond et coûte cher à l'entreprise sans présenter une garantie objective de résultat sur la productivité.
Afin de répondre à cette question des études opérationnelles au sein d’entreprises de secteurs très différents ont été menées et ont abouti à ceci : l'impact du stress sur la productivité des équipes... et donc sur la compétitivité et l'image de l'entreprise.
En effet, on peut aisément imaginer qu’un Manager qui met trop de pression sans exprimer de reconnaissance, ou des clients agressifs qui se plaignent ou encore une informatique qui perd des données, puissent être à la fois des stresseurs importants, mais aussi des causes de réelle perte d'efficacité et donc de productivité.
Une personne perturbée peut être présente au travail sans pour autant « avoir le cœur à l’ouvrage » et donc sans réellement pouvoir travailler. On appelle cette situation le «présentéisme», et il s’agit ici d’évaluer son impact financier pour l'entreprise. Les conséquences du mal-être au travail : des chiffres édifiants !
Les études réalisées par l'activité de Recherche d'Alorem ont révélé qu’une entreprise « qui se porte bien » a un temps neutre de productivité « normal » de 6.5 à 9.2 % du temps de travail (en fonction du secteur d'activité). C'est ce que nous appellerons «le temps de cohésion». En effet, les Hommes ne sont pas des machines à produire et il est « humain », voire bénéfique, qu’ils passent un peu de temps à se dire bonjour, prendre un café, aller se rafraîchir ou parler du dernier bébé né.
En revanche, lorsque l’ambiance devient tendue, les personnes ont moins d’entrain, moins envie de travailler et basculent très vite dans la plainte et la critique de leur chef ou de l'organisation, plutôt que d'être force de proposition. Dans ce cas, la perte de productivité constatée (en plus du temps de cohésion) monte facilement de 15.5 à 17.7 % du temps de travail. Les cas où le conflit social gronde atteignent et dépassent parfois 24.4 % de perte de productivité (jusqu’à plus de 60 % dans certaines activités du secteur public).
Outre l’absentéisme qui coûte principalement à l’assurance sociale plutôt qu’à l’entreprise, le présentéisme est donc un facteur bien plus stratégique pour le dirigeant car il coûte à lui seul 50 fois plus cher que le fameux absentéisme dont tout le monde parle.
La réduction du présentéisme constitue également une réelle opportunité d'amélioration de la compétitivité de l’entreprise.
Et soyons raisonnables : l’homme n’est pas « motivable » par une simple note de service ou une action ponctuelle à travers le Comité d’Entreprise. Il est donc utopique de penser pouvoir ramener à zéro cette forte perte de productivité. C’est déjà bien si l’entreprise arrive à la réduire de moitié !
Des solutions à portée de main… et surtout rentables
Premier constat : Le fait que le dirigeant accepte de faire cette évaluation est déjà un acte fort de reconnaissance vis-à-vis des salariés et une preuve de courage. De ce simple fait on note une amélioration immédiate de l’ambiance au sein de l’entreprise.
La notion de bien-être au travail est donc rentable si une étude objective et sérieuse est faite en amont et si les actions de bien-être sont encadrées dans un programme global, en cohérence avec les besoins individuels. Car la grande souffrance est en général présente dans moins de 1 % des effectifs et presque toujours avec des motifs personnels, au-delà des pressions professionnelles.
Face au flop du soi-disant « marché » des Risques Psychosociaux, il est temps de faire savoir que les actions de bien-être représentent une réelle démarche de reconnaissance et que, si ces actions sont encadrées par une approche objective, elles ont un impact important et mesurable sur l’amélioration des résultats financiers de l’entreprise.
Ils témoignent :
« Grâce à cette approche très accompagnée, nous avons découvert de nouvelles opportunités pour mieux répondre à l’attente des salariés et sans que cela n’engage de nouveaux budgets » - Dirigeant de Société de Service de 72 salariés
« Au début nous étions tous sur nos gardes, les uns craignant des coûts supplémentaires, les autres doutant de la confidentialité des échanges ou de l’objectivité du diagnostic. Mais, tout au long du projet, nous avons tous constaté que ce processus, très encadré, a permis de réunir toutes les parties prenantes autour de solutions réalistes et souvent très accessibles. Cela nous apporte simultanément une meilleure fluidité dans notre fabrication et un réel mieux-être au sein de nos équipes. Le plus surprenant est de voir l’incidence financière que peut avoir un stresseur sur la productivité. Cela nous donne une meilleure conscience des vraies conditions de travail ». DRH d’une industrie de 760 salariés
« La méthode est très innovante et nous avons enfin découvert une manière cohérente pour organiser nos actions de bien-être accessibles à travers le CE et en tenant compte des besoins personnels de chacun. De quoi être réellement mieux au travail ! ». Secrétaire du Comité d’Entreprise d’une entreprise d’équipements médicaux de 1 250 salariés.
En conclusion, ciblé et bien encadré, le bien-être au travail est financièrement rentable pour l’entreprise. C'est même une opportunité pour améliorer la compétitivité de l'entreprise. Si la bonne méthode est adoptée, dirigeants, salariés, médecins, ou partenaires sociaux sont « contents et satisfaits » d’une telle opération qui permet de réunir tout le monde autour d'un projet commun, dans un esprit gagnant-gagnant.
L’entreprise ne fait qu’y gagner au global, avec une très nette amélioration de son climat social et du plaisir de collaborer, autant que de ses résultats financiers et de son image.
L'UTILITE DU MASSAGE ASSIS POUR L'ENTREPRISE
Le massage assis permet de libérer chez les salariés une hormone très précieuse pour la qualité de la collaboration : l’ocytocine, la substance naturelle clé de l'affection et du bonheur.
En effet, cette hormone, tout d’abord connue par les médecins pour favoriser l’accouchement et l’allaitement, permet de développer en entreprise les liens entre les salariés et améliorer nettement la collaboration.
Que faire en cas de baisse de moral ?
Bouger, lire, chanter, voir des amis, se faire cajoler sont certainement des moyens de se sentir mieux. C’est un bon début. En faisant cela, vous augmentez la production dans votre corps d’une petite molécule appelée ocytocine, qui aide à passer de la déprime à la bonne humeur. Peux t-on augmenter son taux d’ocytocine de manière naturelle ?
Oui, indéniablement. Faire du sport, chanter, « toucher » ou se faire masser par exemple, partager la vie de quelqu’un, sont des actes qui font augmenter le taux d’ocytocine. Des méthodes naturelles comme des activités sociales, le chant, le toucher, des massages, peuvent booster votre taux.
Dès lors, le gain pour l’entreprise devient évident
Il est évident que sur le plan comportemental, le fait de pratiquer un à deux massages par semaine pendant 4 à 8 semaines, d’une durée d’au moins quelques minutes chacun, la production d’ocytocine est très favorable au développement de la collaboration au sein des entreprises.
D’autre part, le fait de faciliter l’ouverture à l’autre permet de développer à la fois la qualité de la relation clients, mais ainsi aux Managers de s’ouvrir plus naturellement à leurs équipe et donc de développer leur leadership. L’ocytocine développe l’empathie, l’extraversion et la résistance au stress, ce qui ouvre les collaborateurs à une bien meilleure efficacité professionnelle ainsi qu’une meilleure image de l’entreprise.
Pierre DAVEZE Comportementaliste et dirigeant du Cabinet Alorem Extraits d'articles de Mars 2013 et Mars 2014